Dans mon précédent billet, j'évoquais mon envie de retrouver le décors et l'ambiance de la Haute Rivière d'Ain que j'ai laissé quelques temps pour la Bienne. La Bienne est une rivière magique, question densité et taille de poisson, mais coincé entre la route départementale et la voie de chemin de fer, l'atmosphère n'est pas toujours des plus paisible. Qui plus est, la fréquentation par les pêcheurs est très importante. Je grogne, je grogne mais quoiqu'il arrive, j'y retournerai car les truites de la Bienne sont vraiment des poissons fantastiques.
Sur la Haute rivière d'Ain, sur les secteurs que je parcours, je n'ai que le bruit de l'eau et des cloches des vaches pour venir m'accompagner. Pour aller et suivre la rivière, je traverse des prairies, de petites forêts. Je me sens loin de tout. Je me sens tout simplement bien.
Arrivé sur les lieux vers 17h30, j'entame une petite marche d'une quinzaine de minutes pour rejoindre les postes que j'affectionne tout particulièrement. Je profite de cette petite promenade pour observer la rivière et scruter les quelques poissons qui se baladent à découvert. Depuis le début du mois de juin, les niveaux ont bien baissé. Les petites pluies de ses derniers jours n'ont guère fait grossir le débit.
Avec l'étiage qui s'installe, j'observe les premiers chevesnes. Jusqu'alors je ne les avais pas trop vu. Il y a aussi quelques ombres accompagnés de barbeaux sur les plats courants et des vairons sur les bordures.
Dans les premiers instants, je pense ne pas pouvoir voir de truite. La luminosité est trop forte, la hauteur d'eau peu importante, elles sont surement cachées.
Mais je me trompe, car je vais rapidement voir quelques poissons. D'abord des juvéniles puis quelques beaux individus adultes.
Maintenant il va falloir les faire mordre ces truites. L'affaire n'est pas gagnée car les conditions ne sont pas optimales. Mais avec le soir qui s'installe, les poissons vont peut-être se montrer actifs. Compte tenu des conditions, je choisis donc de pêcher avec des tous petits poissons nageurs.
La première heure de pêche est peu prometteuse. Puis, sur un secteur que je sais très poissonneux, j'enregistre une première touche mais le poisson se décroche après quelque coups de tête. Deux lancers plus tard, je concrétise l'affaire avec cette truite rageuse qui s'est bien débattu en s'appuyant sur les veines de courants les plus fortes.
Une grosse demi heure, plus tard, je vais manquer sur le même poste 3 truites. C'est un poste que je connais bien depuis cet début de saison. Il m'a déjà valu une belle truite mais surtout de nombreux décrochés et quelques casses magistrales. Je crois bien avoir retrouvé plus ou moins les mêmes poissons. Et une nouvelle fois, ils ont gagné la partie. Mais je les aurai... je les aurai un jour.
Sans amertume, je continue ma ballade. Le soir est déjà bien installé et j'observe quelques gobages. Je pense avoir beaucoup de touches, dont de petits poissons. Mais étrangement, il n'en est rien. Comme quoi les coups du soir ne sont pas forcement toujours productifs.
Je vais tout de même décrocher une truite fin énervée, qui pour sa taille (environ 35 à 40 cm) m'aura fait un combat de fou : des chandelles à répétition, puis un départ dans les branches dont elle sortira vainqueur. Encore un poisson plus malin que moi.
C'est sur cette belle émotion que je décide de plier et rentrer à la maison. Trop absorbé par l'ambiance, je m aperçois alors que je n'ai même pas pris le temps de faire 3 photos (hormis celle de la truite) pour illustrer ma soirée au bord de la Haute Rivière d'Ain.
Rem