Pour prolonger un peu l'été en famille, mes parents nous avaient proposés, il y a longtemps déjà, une petite semaine au bord de la Grande Bleue en ce début septembre. Un bien joli cadeau, difficile à refuser ! Certes je n'allais pas pouvoir défendre ou améliorer, en compagnie de mon ami Dams, notre 10 ème place acquise l'an dernier lors de l'Open des Grands Lacs du Morvan AMC, mais j'allais pouvoir profiter du bon air marin et de la vie en famille. Et puis il était prévu que je ne vienne pas les mains vides puisque quelques cannes à pêche et mon kayak trouveraient bien leur place dans la voiture.
C'est à Marseillan Plage, tout proche de l'étang de Thau et de la méditerranée, que nous avons passé cette semaine. Nous étions, ma compagne, notre petite fille et ma sœur logés dans un joli mobile home. Mes parents créchaient non loin dans leur petite caravane. Quelques pas et nous étions au bord de la mer.
Vous racontez cette semaine dans le détail serait bien trop long. Pour faire simple, les journées étaient rythmées, par des sessions plages, des petites ballades à pieds, des ballades en kayak au cours desquels j’emmènerai parfois mon père, parfois ma sœur parfois ma chérie, quelques sessions "rockfishing" et puis de bon repas, toujours accompagné du breuvage local le piquepoul. On a d'ailleurs profiter de la semaine pour en faire une cure.
Piquepoul thérapie
un serran écriture (Serranus scriba)
Canal des Allemands à Marseillan plage
A priori un petit sar (Diplodus sargus)
Question pêche et poissons, je n'ai pas fait de miracles. Ne connaissant pas les lieux, j'ai pratiqué une pêche simple à la recherche des espèces les plus abondantes, histoire de m'amuser une peu.
Ma première sortie en kayak était en mer à environ 400 mètres de la côte. D'habitude, je fréquente les côtes Varoises (83) et les profondeurs sont vites importantes. Dans le secteur, entre Sète (34) et Cap d'Agde (34), les fonds sont beaucoup plus plats. A environ 400 mètres de la Côte, il y a tout juste 5 mètres de profondeur avec comme substrat unique du sable. Dans ces contrées, les vives aux piqures très douloureuses, si par malheur on touche leur épine dorsale, sont reines. Et lors de cette première escapade en mer où j'ai pratiqué une petite traine (3 à 4 km/h), je n'ai fait que sortir des vives. Les touches étaient plus que nombreuses et les prises aussi, avec à chaque fois le risque de la piqure. La défense de ce poisson étant plutôt molle, j'ai vite arrêté pour rentrer au camping. J'aurai pu essayer de m'éloigner des côtes mais un fort mistral ne m'incitait pas à retenir cette option.
Une petite vive (Echiichthys vipera)
Une petite vive (Echiichthys vipera)
Suite à ces maigres premiers résultats, je me suis rabattu sur l'étang de Thau où j'ai lors de deux après midi essayé les Loups au leurre de surface à proximité immédiate des parcs à huitre. Ces deux sessions ont été particulièrement improductives. N'était-ce pas la bonne saison? Les bonnes heures? L'étang était il trop plat? Je ne serais jamais. Mais à part une petite chasse en surface et deux petites touches en traine, je n'ai pas eu beaucoup l’opportunité de me mesurer aux poissons du l'étang.
Par contre j'ai fait de bien jolies promenades.
En milieu de semaine, j'ai pu discuter avec un pêcheur du secteur qui revenait de la mer où il avait fait une petite session de pêche en kayak en traine. Après l'avoir bien écouté, je me suis décidé à retenter ma chance sur la Grande Bleue.
En compagnie de ma petite sœur, nous sommes allés un matin beaucoup plus loin en mer (environ 1000m de la côte). Nous avons promené et "trainé" par des profondeurs comprises entre 8 et 10 mètres. Je serai bien allé encore plus loin mais il faut déjà un peu de temps pour atteindre ces distances et sur 2 heures et demi de pêche, le temps passe vite.
Rapidement, les premières touches se sont fait sentir : des chinchards, puis des maquereaux. Certes des petits poissons, mais du plaisir sur du matériel léger.
Chinchard à queue jaune (Trachurus mediterraneus)
Maquereau commun (Scomber scombrus)
Satisfait de ce premier petit succès, je suis retourné l'après midi faire un tour en mer. Les touches et les prises ont été encore plus nombreuses (toujours des chinchards et des maquereaux).
Malgré la relative proximité des côtes, je vais apercevoir à cette occasion deux événements qui vont me laisser penser à la présence, non loin du kayak, de thons, de sérioles ou d'autres gros poissons carnassiers . Tout d'abord, alors que je me débattais avec deux chinchards piqués simultanément sur mes deux lignes, je vais apercevoir dans le sillage du kayak à une dizaine de mètres une envolée de maquereaux comme si ces derniers étaient pourchassés par quelque chose de gros.
Plus tard, un bruit de "remous" en arrière du kayak, encore à une dizaine de mètres, va me faire sursauter et tourner la tête. Dans un laps de temps trop court je vais apercevoir dans le remous un dos de poissons assez épais en surface. Puis plus rien...
Je n'ai cependant jamais aperçu de grosses chasses bien caractéristiques avec de nombreux poissons qui plongent. Seulement quelques mouettes qui parfois plongeaient pour récupérer un petit poisson.
Maquereau commun (Scomber scombrus)
Les jours qui ont suivis, le temps s'est lentement mais surement détérioré, rendant la mer impraticable en fin de semaine. J'ai tout de même pu profiter encore de bons instants avant que la mer ne soit trop dangereuse.
Des vagues, des touches, du poisson que demander de mieux pour terminer cette semaine où le kayak a encore été un précieux allié.
Chinchard à queue jaune (Trachurus mediterraneus)
Maquereau commun (Scomber scombrus)
Pour terminer, une chose m'a marqué lors de ce séjour. J'ai croisé de multiples pêcheurs de tout horizon avec qui j'ai pu discuté. Sans que j'aborde la discussion, les remarques sur l'inutilité des mailles ont été nombreuses. Une personne m'a même fait comprendre que les tailles légales de capture n'avaient de sens que pour les poissons issus de déversement. Selon lui, il était normal qu'on attende le grossissement d'un poisson issu de déversement mais pas celui d'un poisson sauvage??? Je n'ai pas voulu trop rentrer dans la discussion avec ce monsieur mais personnellement je n'ai pas compris le sens de son raisonnement. Un autre pêcheur du cru m'a aussi expliqué comment faire une friture de petites dorades et comment la préparer pour la manger. Très au courant de la taille légale de capture de l'espèce, il était clair qu'il ne souhaitait pas la respecter. Pour information cette dernière est fixée à 23 cm en mer méditerranée.
Les tailles légales de capture ne sont pas définies pour embêter les pêcheurs. Leur rôle est juste de permettre au poisson de pouvoir se reproduire et assurer les stocks futurs avant d'être prélevé. Cela ne semble malheureusement pas prioritaire au yeux de certains. Qui plus est, il semblerait pour d'autres pêcheurs que le poisson d'alevinage ai plus d'importance que le poisson sauvage... Ces petites discussions de "quai" sont toujours forts enrichissantes pour comprendre le chemin qu'il reste encore à parcourir pour faire comprendre que toute ressource se doit aujourd'hui d'être protégée.
Attachant une grande importance au prélèvement raisonné de la ressource et au respect du poisson, je profite de ce billet pour mettre en lien des pages du site internet de l'IFREMER qui détaillent les tailles légales de captures des espèces présentes en mer et dans l'océan : http://wwz.ifremer.fr/peche/Le-monde-de-la-peche/La-gestion/combien/Tailles-minimales.
Ces pages sont fortement intéressantes et personnellement j'ai appris beaucoup de chose à leur lecture.
Voilà pour la petite saute d'humeur.
En dehors de cela, j'ai passé de super vacances en famille et d'agréables moments sur l'eau.
Rem
Effectivement la vive ça pique et ça fait mal. Cela finit toujours par m'arriver quand j'en prends quelque une. Cette année, j'ai pris une micro piqure, j'ai pas trop jonglé. Mais j'ai quelques mauvaises souvenirs étant gamin
Sympa.....