Le sandre (Sander lucioperca, Linnaueus 1758) est un poisson typique de l'Europe centrale et orientale. Introduit dans le Rhin vers 1888 puis 1910, dans le bassin de la Saône vers 1915-1920, dans le Rhône moyen et inférieur vers 1930, l'espèce s'est petit à petit développé dans nos cours d'eau de l'Est de la France
Aujourd'hui, l'espèce est bien représentée en France. Dans l'est de la France, le sandre demeure d'ailleurs le carnassier le plus abondant de nos rivières "artificialisées". Partout où la navigation est reine, le sandre coule globalement de beaux jours (prédation par les pêcheurs exceptée ).
Le sandre fréquente les eaux calmes et profondes (lacs, réservoirs, gravières) et les rivières à cours plutôt lent présentant des zones profondes. Partout où les rivières ont donc été creusées, où leurs eaux ont été ralenties par des barrages, le sandre trouve un habitat qui lui est plutôt profitable à condition que les fonds restent constitués de sable, de graviers, de cailloux, de rochers.
Fuyant la lumière (lucifuge) il affectionne les eaux libres au-dessus de haut fonds durs, sans vase ni végétation, ainsi qu'a proximité des rives riches en racines d'arbres. Le sandre supporte les eaux turbides et se rencontre classiquement entre 2 et 8 mètres de profondeur. En hiver, il peut descendre beaucoup plus profondément.
L'espèce ne se plait pas en petite rivière et dans les plans d'eau peu profond dans lesquels les associations de pêche tentent parfois de l'introduire en vain.
Le sandre est une espèce assez résistante. Il se montre plutôt tolérant aux pollutions organiques, à la sédimentation et aux fluctuation de niveaux d'eau.
Comportement
Le sandre mène une vie grégaire, il chasse en bande. Espèce lucifuge, son activité est surtout crépusculaire et nocturne. Le pic d'activité présente des variations saisonnière mais il se situerait globalement entre 18 heures et 24 heures.
Bien que nous ayons tendance à le pêcher de plus en plus en hiver, son activité est comme chez presque tous les poissons maximale en été ; période de croissance de l'espèce.
Les sandres sont très souvent sédentaires, mais ils sont capables de grand déplacement dans les cours d'eau. Les femelles se déplaceraient plus que les mâles, leur mobilité dépendant de la température.
Des températures trop faibles (< 5°C) ou trop chaudes (>30°C) provoquent les déplacements, les sandres étant alors à la recherche de températures plus compatibles avec leurs exigences thermiques.
En hiver ceci pourrait expliquer pourquoi les sandres sont majoritairement capturés par les pêcheurs aux lignes dans les gravières profondes connectées à nos rivières où dans les zones les plus profondes de ces mêmes rivières. La température au fond de ces eaux pourrait être plus favorable.
Régime alimentaire
Comme tous pêcheurs se doutent, le sandre est un poisson carnassier. Il est presque exclusivement ichtyophage dès la taille de 7 à 8 cm (environ 4 mois d'âge). Il capture des proies plus petites que celles recherchées par le brochet en raison de son gosier plus étroit.
Il consomme de nombreuses espèces de poissons. Il profite de la richesse des rivières qu'il colonise.
Parmi les poissons qu'il recherche, on peut citer les ablettes, les brèmes, les goujons, les petits gardons, les rotengles, les perches, les grémilles...
Dans certain plans d'eau des Pays Bas (Lac Tjeukemeer), le sandre contrôle même les abondances de brèmes.
Le sandre peut aussi faire preuve de cannibalisme.
Très vorace, il chasse aux périodes de faible luminosité. Son organisation oculaire et sa structure rétinienne lui permettent une vision en lumière réduite.
Le sandre est considéré comme un prédateur d'affût et de poursuite, sa vitesse de nage étant considérable. Au moment de l'attaque des proies, le sandre se déplace de plus de 3 fois sa longueur à la seconde. Cette vivacité impressionnante confère à ses attaques une grande fulgurance.
Voilà peut-être pourquoi, on se prend des grosses châtaignes à la touche, lorsque qu'on pêche ce poisson aux leurres .
En espérant que ces indications aient pu vous intéresser. Pour information, elles proviennent de deux ouvrages de référence que je me dois de citer :
- Biologie des poissons d'eau douce Européens. 2è Edition --Jacques Bruslé et Jean Pierre Quignard --2013
- Les Poissons d'eau douce de France -- Collection Inventaire et biodiversité Biotope -- Muséum national d'Histoire naturelle -- 2011
Photographie : Julien Corjet
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