Il me démangeait de retourner voir la Haute Rivière d'Ain, ses truites et ses paysages. La pêche dans les plans d'eau ou les grandes rivières canalisées de mon secteur, c'est bien. Il y a du poisson et des bonnes conditions pour pêcher mais je me sens vite lassé par ces grands milieux artificialisés à l'habitat assez monotone : pas de courant ou alors très homogène, quelques habitats en berge et de grandes zones profondes dans le chenal.
Depuis l'ouverture de la pêche aux poissons carnassiers, je dois dire que j'ai surtout pêché ces grands milieux banalisés.
Mais, j'ai toujours eu une préférence pour les rivières qui ont pu garder un semblant de dynamique hydraulique et de caractère sauvage : des courants, des profonds, des radiers, des plats ; bref des rivières comme la Loire, le Doubs, l'Arroux, l'Ain pour ne citer que quelques rivières qui coulent près de chez moi.
C'est donc avec grande joie que je pars de très bonne heure pour une grosse matinée de pêche des truites aux leurres sur la Haute Rivière d'Ain. L'acquisition d'une toute nouvelle canne spécialement conçue pour pêcher les truites sur ces grandes rivières contribue à me rendre encore plus heureux et excité.
Et oui! Je viens de m'équiper chez Morvan Pêche d'une canne Smith Dragonbait 8' : un bijou complètement adapté à ma pêche préférée.
D'une puissance 6-20g pour une longueur de 2.52 mètre, cette canne dispose d'une action semi progressive afin de lancer plus précisément et de pardonner plus d'erreurs lors des combats avec les poissons. En plus, sa bonne réserve de puissance permet de venir à bout des plus beaux spécimens. Voilà ce qui est indiqué sur le manuel.
Comme on dit il n'y a plus qu'à...
Arrivé sur zone au premières lueurs du jours, je comprends vite que les truites sont actives. Très rapidement j'observe les premiers poissons non loin des berges. Le débit est assez soutenu mais les eaux restent claires. Le temps devrait tourner à l'orage selon Météo France alors il faut vite en profiter.
Dès les premiers lancers, je manque les premières touches, comme bien souvent. Puis je décroche une grosse truite en plein courant après ferrage.
Quelques minutes plus tard, je pique à nouveau un beau poisson en plein courant sur la berge opposée. La truite profite des forts courants pour me mettre la misère. Mais je suis confiant, ma nouvelle canne travaille effectivement merveilleusement bien. Seulement le poisson s'approche dangereusement d'un arbre mort noyé que je connais trop bien et que je déteste pour y avoir cassé une canne en faisant l'équilibriste pour sauver un leurre.
Je flippe à l'idée de me retrouver confronter encore à ce vieil arbre noyé. Je resserre donc un peu le frein de mon moulinet pour brider le poisson au mieux. Mais mon bas de ligne cède sous la pression d'un énième rush de la belle... Adieu poisson et leurre. Cet arbre mort est maudit.
La suite de la pêche se déroule plus tranquillement. Le soleil est déjà plus haut dans le ciel et la forte luminosité semble avoir calmé les poissons. Je ne pique dès lors que de petites truites aux poissons nageurs comme au leurre souple.
Je croise même la route d'un barbeau qui affamé après sa période de reproduction, n'a pas su résister un à tout petit leurre souple.
En fin de matinée, la pêche devient compliqué et en début d'après midi, malgré l'orage qui gronde, les truites semblent avoir le bec cloué.
Je décide donc de rentrer.
Rem