" Revoir la Basse Rivière d'Ain". Voilà ce que je me dis depuis bien trop longtemps. Cela doit faire plus de 2 années que je n'ai pas foulé les berges de cette puissante et magnifique portion de la rivière Ain. Plus de deux années que je n'ai pas été au contact de ses truites. Pourtant la rivière n'est pas si loin de la maison.
Pourtant, passer un moment dans un petit coin sauvage avec une boite de poissons nageurs, quelques leurres souples et une canne à pêche, est une chose que j'apprécie tout particulièrement, surtout lorsque la rivière a pu conserver un aspect sauvage et quelle abrite de belles populations de truites fario.
Se laisser guider par les flots agités et rapides des rivières jusqu'à réussir à en dénicher une ou quelques truites, voilà le truc qui me botte depuis toujours.
Oui mais voilà, ces dernières années j'ai passé beaucoup de temps dans le Jura à parcourir ces magnifiques rivières à truite. Du coup j'en ai oublié la Basse Rivière d'Ain.
Cette après midi de vacances est donc l'occasion de renouer avec cette magnifique portion de la rivière d'Ain.
Arrivé sur site, j'espère une chose : attraper une puissante truite de l'Ain.
L'eau est basse. Les débits ne sont pas loin de l'étiage quinquennal, mais le temps est gris et lourd. Quelques averses pourraient même m'accompagner dans l'après midi. J'aime ces conditions.
Quelques minutes après avoir débuté ma prospection, je touche dans un fort courant un premier poisson. Au coups de tête, je comprends vite que ce n'est pas bien "épais". Rapidement, une jolie petite truite vient me rejoindre.
Le coin semble propice. Après avoir remis la belle à l'eau, je retente la même veine d'eau. Cette fois ça tape fort. Le poisson est piqué. Lourd et puissant, il me prend vite du fil. Je l'accompagne en dévalant sur la berge. Après 10 mètres de marches dans les galets, je sens soudainement un grand vide dans la canne : le poisson s'est dépiqué.
Aïe!!! Aurai je une autre chance. C'est moins sure.
Je continue mes prospections en attendant d'autres touches.
Dans un grand plat courant, ce sont d'abord deux perches qui viennent me rendre visite. A la première, j'ai vite compris que je n'avais pas affaire à une truite. La défense n'est pas la même. Mais qu'importe, c'est en relançant au même endroit que j'ai la joie de capturer la seconde; puis plus rien...
Le soir avance et moi aussi. J'avais oublié la jungle que la Basse Rivière d'Ain abrite sur ces berges. Des ronces, des orties, des arbustes plein d'épines. J'ai les bras en feu tout écorché et j'ai parfois bien du mal à avancer.
Mais j'arrive tout de même à remonter vers une tête de courant dans laquelle se trouve de grosses pierres. J'aperçois quelques barbeaux et ombres. Après quelques lancés, je touche un poisson. De nouveau c'est lourd. Un, puis deux coups de tête, et le poisson se décroche.
Mince, toutes ces occasions manquées... C'est sur je vais le regretter.
Légèrement plus en amont, je manque une nouveau poisson mais cette fois c'est beaucoup plus petit ; certainement une petite truite. J'ai la poisse.
Alors que le soir avance et que je commence à désespérer, un poisson vient attaquer mon poisson nageur en plein courant. La défense est certes lourde mais peu vigoureuse.
Etrange ce poisson avec ces reflets argents et cette couleur presque rose-rouge.
Quelle drôle de rencontre : une truite arc-en-ciel.
En venant sur la Basse Rivière d'Ain, je m'attendais à toucher des truites fario, des chevesnes, des barbeaux, des perches, un brochet et éventuellement des ombres, mais je ne pensais pas à cet type de poisson.
Il y a peu de chances qu'il ai été déversé ici. Cette brave bête a du dévaler de nombreux kilomètres de cours d'eau avant de se faire capturer.
Il est maintenant l'heure de rentrer. Je garde le souvenir de ces poissons décrochés. La rentrée est là et je n'aurai plus le temps de revenir avant la fermeture.
Mais l'année prochaine, promis, "je reverrai la Basse Rivière d'Ain."
Rem