Un mois que la pêche du black a ouverte dans mon département. Le temps m'est compté en ce moment. Mon travail m'occupe beaucoup, mais j'arrive à faire quelques petites sessions en soirée. Malgré la présence de nombreux poissons observés, les résultats sont maigres en ce début de saison.
Après la pêche des salmonidés, la pêche du black bass fait partie de mes plaisirs favoris. J'adore pêcher ce poisson à vue. Le voir se retourner sur le leurre pour l'engamer avec force et agressivité est quelque chose de tout à fait particulier. Il faut se montrer discret et précis, ce qui rend la chose compliquée; surtout en début de saison ou il faut reprendre quelque peu ses marques et ses automatismes. Voilà ce que je cherche à faire depuis le début du mois de juillet.
Ma première session fut encourageante et rageante à la fois. Les poissons étaient de sortie. Ils rodaient à raz les berges par petits groupes de 2 à 4 individus. De tailles comprises entre 35 et 45 cm, les émotions étaient au rendez-vous. Ce soir là, en pêchant en montage wacky avec des worms de marques diverses et variées, je casse sur deux poissons. L'un parce que mon agrafe usée s'est ouverte et l'autre parce que mon bas de ligne fluoro de 20 centièmes n'a pas tenu le choc.
Dommage car les poissons collés le nez à la berge sont souvent les plus faciles à faire. En effet, il n’y a pas besoin de lancer mais juste déposer doucement le leurre le long des bordures. Ainsi les posés sont discrets et les poissons habitués à prendre des insectes qui tombent des branches se laissent tenter plus facilement.
Car les choses se compliquent quand il faut aller chercher les poissons repérés à 10 mètres de la berge. Où poser le leurre? Devant, derrière? A quelle distance du poisson ? Comment faire, malgré l'absence de poids sur la monture pour ne pas effrayer le black à la tombée du leurre?...
Car les blacks habitués à se tenir en surface en milieu de plan d'eau sur des zones découvertes, (même très actifs), restent très méfiants. Dans cette situation, ils sont en effet vulnérables (oiseaux piscivores).
De la sorte, j’ai raté un grand nombre de posés. J’ai réussi sur des secteurs de nénuphars à faire mordre 2 poissons de taille correcte, tout deux ratés aux ferrages. Pour le reste ce sont des petits sujets qui sont venus chipés le leurre. A cette distance, de la berge, les imitations de lézard ont bien fonctionnées.
Une autre difficulté, dans un milieu très encombré en végétaux flottants (nénuphars) où dressés (cératophylles, myriophylles..) et en bois mort est d’adapter son bas de ligne. En choisissant la sécurité avec des bas de lignes puissants, on perd en discrétion. A l’inverse, on risque fort la casse.
Depuis le début de saison, je jongle entre ces différents paramètres avec finalement peu de réussite, excepté sur de petits poissons ou encore sur des rotengles que je n’ai pas cherché particulièrement à pêcher par souci de discrétion mais pour lesquels j’aurai pu faire des cartons.
J’ai d’ailleurs remarqué cette année que les beaux black trainaient souvent avec un ou deux gros rotengles.
Mon plus beau souvenir reste finalement ce poisson de taille très modeste. Un poisson de 2 ans qui rodait en berge avec 3 autres petits sujets de 1 an. Dans une première tentative, j’essaie de la faire mordre avec un gros slug. Compte tenu du poids de la monture, je lance le leurre loin derrière le poisson pour ne pas l’effrayer, je le ramène doucement. Arrivé sur le poisson, ce dernier est intéressé, il suit mais ne prend pas. Le petit groupe de bass reste très méfiant. Il est très probable qu’ils m'aient vu.
Je lâche l’affaire et tente d’autres poissons plus loin. Plus tard en soirée, je reviens sur le poste, le groupe de poissons se tient encore là. Le plus gros à la tête collée à la berge. Il se tient sur une branche morte. Cette fois je décide de procéder différemment. Je choisi un worm assez réaliste de la marque Mollix que je monte sur un hameçon simple en montage wacky. Plutôt que de m’écarter de la berge et faire un lancer, je préfère m’avancer accroupi et me cacher derrière une touffe d’herbacée. La luminosité ayant baissée, le black ne devrait pas voir ma canne. Je suis à moins d'un mètre de lui quand je laisse tomber à l’aveugle le montage. Le black le prend et cette fois je ne le rate pas.
Le poisson est très modeste (28 cm), mais à cet instant je reprends conscience du degré de discrétion et de méthode qu’il est nécessaire d’avoir quand on cherche à vue des poissons éduqués des jours ou ils ne sont pas particulièrement actifs.
Pour le reste le vent du nord a souvent était présent, ce qui n’a pas été très favorable à la pêche. Certains jours orageux ont été des moments bénis (d’après les échos de certaines connaissances), mais je n’ai pu me rendre au bord de l’eau ces jours là.
Les quelques jours où l’intensité orageuse était moyenne, c’est dans les nénuphars que les black m’ont semblé les plus actifs.
Dans ces cas là, je n’ai pas cherché les poissons à vue, mais avec des créatures et des gros slug montés en texan : des touches nombreuses, mais seulement quelques petits individus.
La saison est encore longue, en espérant que ces premières sessions me servent d’expérience pour la suite. Je pense aussi compléter mon arsenal d’approche en ne cherchant plus spécifiquement les poissons à vue, mais "en pêchant tout simplement l’eau" comme disent les pêcheurs à la mouche. En multipliant les postes et les lancers, on augmente aussi ses chances de croiser des poissons actifs.
Rem