Vouglans, voilà un lac évocateur pour bon nombre de pêcheurs de carnassiers. Ses sandres et ses brochets ont attiré plus d'un passionné. Pour ma part je n'ai découvert ce lac que tout récemment.
Ce dimanche matin, alors que les niveaux d'eau sont trop forts pour pouvoir pêcher la Seille en kayak, je décide en dernière minute de débarquer à Vouglans. Une idée soudaine comme il nous arrive parfois d'en avoir.
Tant pis s'il est déjà un peu tard, je n'ai qu'une grosse heure de route et même si je rate le coup du matin, je pourrai toujours me promener et découvrir le lac. Le temps semble clément, mais je retourne à la maison histoire de prendre quelques vêtements de pluie au cas ou. Avant de partir je passe rapidement à la boulangerie pour me faire quelques sandwichs.
Arrivé sur le lac au Port de la Saisse à Pont de Poitte (département 39), je constate que peu de pêcheurs ont investi le plan d'eau ce dimanche. Une seule voiture et sa remorque sont garées non loin de la mise à l'eau. Je ne sais pas pourquoi, mais je sens que je vais être très tranquille. Le temps étant plus que gris, je charge dans les soutes mes vêtement de pluie et me voilà parti. Ils avaient pourtant annoncé du soleil mais je sens l'affaire mal partie.
Dans un premier temps (et comme souvent à mon habitude), je prospecte les berges au Deep Diving Chubby de chez Illex. De la sorte on prend souvent quelques perches ce qui permet de lancer la partie de pêche. Mais rien n'y fait, je n'enregistre aucune touche. Par contre les premières gouttes de pluie viennent contrarier la sortie.
La pluie s'intensifiant, je finis par enfiler le pantalon et la veste. Dès lors je ne pêche plus les bordures au cranckbait mais cherche à trouver au sondeurs des boules de poissons afin de pêcher au on up shad dessus en espérant trouver un carnassier en maraude. Non loin d'un gros arbre mort accroché à une berge (et oui j'ai fini par retourné près des berges), l'échosondeur m'indique un gros banc de poisson fourrage depuis la surface jusqu'au fond (5 mètres). A première vue, les poissons que je vois en surface sont de petites tailles, il semble que ce soit des gardons. La masse est telle que je ne distingue au sondeur aucun gros arc qui pourrait s'apparenter à un brochet. Peu importe, il doit bien y avoir un carnassier dans cette manne de fretin.
Je laisse descendre un on up shad (4'') de couleur 73 et commence une animation de type verticale. Pressentant plus la présence d'un brochet sur ce type de poste je remonte dans la couche d'eau et anime plus amplement afin de feindre la fuite du leurre souple. La touche ne se fait pas attendre.
Après le ferrage, un joli combat s'engage et je fini par monter un petit brochet bien sympathique (65 cm). Au moins je ne serai pas brocouille. Après photo ce dernier regagne son élément.
La pluie redoublant d'intensité depuis plus d'une demi heure, cette capture me réconforte.
L'heure du repas approchant, j'accoste et en profite pour vider le kayak, la pluie l'ayant déjà bien remplie. Certes il n' y avait pas suffisamment d'eau pour couler l'embarcation mais bien assez pour que je sois assis dedans : une sensation particulièrement désagréable malgré le pantalon de pluie.
Je profite du repas pour m'abriter sous quelques arbres et espère que le temps va s'améliorer. Comme par enchantement mon espoir devient réalité, la pluie cesse. Elle reprendra dans l'après midi mais sous la forme d'une pluie très fine. Un temps typique du Jura...
Je continue alors ma promenade à la recherche des bancs de poissons, mais cette fois je pêche à l'aide d'un jig assez lourd. Je ne connais plus la référence de ce dernier.
Je l'avais acheter lors des vacances, l'été dernier, dans une boutique de souvenir, de matériel de plage et de pêche comme on trouve fréquemment au bord de la mer. Je procède par animation ample et sèche et laisse retomber le leurre sur le fond. Cette technique me permet de sortir quelques rares perches par 8 à 10 mètres et fond.
L'ennui avec de tels animations c'est qu'on agrippe les poissons autrement que par la gueule.
Sur le chemin du retour, je refais un assez rapide passage sur le poste où j'avais pris un brochet le matin. La boule de vif est toujours là. J'essaie au jig et dès les premières tirés, je suis bloqué par un poisson assez lourd. Il se débat et décide de gagner les branches. A cet instant je le perds... Tant pis, il s'agissait surement d'un autre brochet.
L'après midi est déjà bien avancée et je commence à avoir un peu froid. Depuis le matin je pêche dans l'humidité pied nu (ayant oublié mes bottes). Après 5 km de kayak et une journée bien remplie, il est temps de rentrer si je ne veux pas choper une grosse crève.
Je reviendrai mais mieux équipé pour affronter le climat Jurassien.