Bientôt 4 années que j'ai acquis le hobie kayak. Si jusqu'alors, je n'ai pêché qu'en eau douce, cette petite semaine de vacances au bord de la méditerranée dans la rade de Toulon est l'occasion unique de naviguer et de pêcher sur de grands espaces. Profiter de ces instants de liberté en plein été indien, voilà un moment que j'attendais depuis longtemps.
En dehors des visites et des instants de farniente à profiter du soleil, j'espère pouvoir sortir fréquemment le kayak et consacrer du temps à la recherche des poissons susceptibles de croquer des poissons nageurs animés en traine ou autrement.
Parmi les espèces convoitées, j'espère rencontrer des severeaux, des loups, des oblades mais aussi des poissons plus imposants tel que les pélamides ( bonite à dos rayé) des barracuda et autres curiosités de la grande bleue.
Malheureusement, la météo est un facteur déterminant et parfois très pénalisant. Pour cette semaine, une grande partie de la France est sous la pluie et la méditerranée est soumise à un fort mistral et une mer agitée. Mais qui dit mistral, dit soleil ce qui est déjà une bonne chose pour faire quelques visites.
La majeur partie du séjour, les conditions n'encouragent pas à sortir le kayak. Je suis donc contraint de faire de petites sessions depuis la côte aux poissons nageurs et aux métal jigs ou de nuit dans les ports, "façon rockfishing". Même ces sessions sont compliquées tant le vent souffle parfois fort.
Ces petites séances ne sont pas très concluantes. Les touches sont souvent nombreuses mais les résultats bien maigres. Heureusement que les petites rascasses se prêtent au jeu. Elles me sauvent bien souvent de la bredouille. Quelques poissons de roche à priori de la famille des labres viennent aussi compléter le panel bien maigre des prises
Puis vers la fin de semaine, les conditions s'améliorent. Il est alors temps de sortir de le kayak et de faire ses premiers pas sur la Grande Bleue.
La première session, est l'occasion de faire une petite promenade d'une dizaine de kilomètres le long des côtes dans la grande rade de Toulon. A une centaine de mètres de la côté (parfois plus), je pêche en traine avec deux cannes, l'une équipé : d'un petit poisson nageur (5 à 6 cm) et l'autre un peu plus gros (8 cm environ).
Les deux évoluent plutôt en surface sur des profondeurs comprises majoritairement entre 5 et 12 m et parfois plus (15 à 20 mètres).
Rapidement une chose me rassure, je ne suis pas le seul kayak à procéder de la sorte. Ceci me laisse espérer quelques touches.
Ces dernières viennent assez rapidement sur des secteurs où j'avais repérer le manège discret de quelques oiseaux en quête de chasse et de petits poissons morts.
En milieu d'après midi, ce sont d'abord les oblades qui se montrent actives.
Puis des petits severeaux viennent se mêler à la fête.
La session étant plutôt concluante, je refais la même le lendemain matin, avant de partir l'après midi pour un sortie en mer à bord du bateau de Mathieu et Fred à la recherche des pélamides, des dorades coryphènes, des loups et autres barracudas.
Pour en revenir à la sortie du matin, je parcours environ 7 kilomètres plus ou moins sur les mêmes secteurs que la veille. Cette fois les poissons sont moins actifs puisque je n'enregistre qu'un seul et unique départ; concrétisé par la prise d'un sévereau. Je décide donc de plier et de me préparer pour la sortie de l'après midi ; la dernière avant le retour à la maison.
Il est 14h30 quand nous quittons le port de Saint-Mandrier-sur-Mer. Après un premier petit tour dans la petite et la grande rade de Toulon à la recherche d'éventuelles chasses, nous quittons les lieux pour rejoindre la pleine mer.
Le but du jeu est simple, il faut scruter l'horizon et rechercher les oiseaux qui renseignent sur la présence de chasses ou de poissons. Des oiseaux on en aperçoit : quelques puffins, des mouettes et autre goélands et même un héron cendré perdu en pleine mer.
Mais la plupart sont comme nous, ils cherchent inlassablement la moindre agitation en surface. D'autres sont bien gentiment posés à la surface de l'eau.
L'affaire est compliquée, les poissons sont peu actifs. Il faut dire que 15 jours de mistral consécutif ont contribué à refroidir les eaux : 17°C en proximité de la côte et 14°C en pleine mer ; une température digne du mois de février.
Dans un premier temps nous restons pas trop éloignés des côtes et recherchons quelques dorades coryphènes à proximité d'une bouée. Puis nous rejoignons un haut fond à proximité du rocher des deux frères.
Puis nous pêchons le rejet de la station d'épuration du Cap Sicié. Cette station, très moderne, permet d'épurer les eaux sales des villes de Toulon, Ollioules, Evenos, la Seyne, Six Fours, St Mandrier et le Revest
Dans ces eaux un peu teintées, je prends un petit Severau au rockvibe 3 pouces de chez Reins.
A la suite de ces premières prospections, nous optons pour rejoindre le grand large. Par endroit les puffins, posés bien tranquillement sur l'eau nous laisse espérer une soudaine frénésie. Mais il n'en est rien.
Des amis à Mathieu et Fred, nous renseigne sur la présence de dauphins, d'oiseaux et de quelques poissons en chasse, au sud du cap Sicié. Nous partons à leur recherche mais en ne suivant pas vraiment le bon cap.
C'est à cette instant que nous apercevons une grosse masse sombre perçant la surface : une baleine. Enfin pas vraiment puisqu'il s'agit plutôt d'un rorqual commun. Je m'attendais à beaucoup de choses mais pas vraiment à cela. Nous essayons de l'approcher mais ce n'est pas évident car elle plonge fréquemment. Ne disposant que de ma petite caméra gopro, je fais à distance des photos en rafales. L'animal est imposant. Le remous qu'il laisse à la surface est impressionnant et ferait presque froid dans le dos.
Après cette merveilleuse rencontre, nous partons en direction de la presqu'île de Gien.
A notre grande surprise, nous croisons un deuxième rorqual commun (de plus petite taille), puis toute une troupe de dauphins que nous prenons d'abord pour des thons. La distance et leur vivacité m'empêchent de pouvoir les prendre en photos.
Au loin un autre rorqual commun.
L'heure tourne, et nous n'avons toujours pas croisé la moindre chasse, nous décidons donc de rentrer dans la rade de Toulon.
Après encore de longue minutes à scruter et a attendre, juste avant la tombée de la nuit, (pour ainsi dire dans les dernières minutes de pêche), nous trouvons enfin la chasse tant attendue. Quelques pélamides et des sévereaux attaquent férocement un banc de petites sardines.
Nous sortons 5 à 6 sévereaux de tailles correctes. En raison du manque de luminosité et pour profiter du seul instant de frénésie de la journée, je ne fais aucune photos de ces moments.
Puis vint l'heure de rentrer, la tête pleine de belles images et de bons souvenirs. J'en profite pour remercier Mathieu et Fred pour cette après-midi au cours de laquelle pour la première fois j'aurai vu des cétacés en milieu naturel. Certes ce n'était pas ce que l'on cherchait mais ce sont des moments intenses.
Il ne fait aucun doute que j'y retournerai.
Rem