Je me suis décidé assez tardivement à rejoindre la rivière d'Ain dans le département du Jura. Ce n'est pas la porte à côté. Au prix de l'essence, on réfléchit aussi à deux fois en ces périodes compliquées. Mais bon, l'appel de la rivière était trop fort. Et pourtant, des eaux froides, très basses et claires, un plein soleil, rien n'était bien favorable pour attraper quelques truites.
Je suis donc aller pêcher deux petites heures en fin de journée. Une canne, quelques leurres, le chien et c'était parti en direction d'un parcours que je connais très bien.
Quand on a peu de temps, que les conditions sont difficiles et que les spots sont très fréquentés (période d' ouverture), le mieux est encore d'aller sur les parcours que l'on connait très bien. Dans ces moments là, le matériel compte peu, mais l'approche et la connaissance de lieux est essentiel.
Enfin, ça c'est ce que je crois. C'est aussi ce qui c'est un peu vérifié pour cette première sortie de l'année.
Arrivé sur mon parcours favori, celui où je ne croise normalement personne, je me suis retrouvé nez à nez avec 4 pêcheurs sur mes spots fétiches : ceux que je pensais poncer pendant les deux dernières heures de la journée 
. Tous les jolis courant étaient occupés. L'espace d'un instant, j'ai pensé que ce serait très compliqué de croiser une truite. Tout mon plan tombait à l'eau.
Il me restait néanmoins une zone courante intéressante pour la saison. Je savais où classiquement les poissons se tenaient. Les 4/5ème du courant ne donnait pas grand chose habituellement mais si je le tentais sur la partie la plus aval, peut-être que...
Il fallait faire vite et espérer qu'il n'y ait pas encore de pêcheurs. Ce fut le cas, fort heureusement.
3 lancés après être arrivé sur zone, ce fut la touche.
Une belle truite, bien combattante que j'ai peiné à ramener. Ayant oublié mon épuisette, je ne me suis pas facilité la tache. Mettant trompé de paire de waders, et ayant pris celles trouées, j'ai aussi pu apprécié la température de l'eau alors que je courrais dans le courant après la truite. Bref tout allait bien!
En même temps j'étais très heureux. C'était un poisson un peu inespéré. Le premier de l'année alors que tout ne se passait pas comme prévu et que la pêche était très dur.
Les quatre pêcheurs venus à ma rencontre discuter m'ont d'ailleurs annoncé n'avoir pris qu'un seul et unique poisson depuis les premières heures du matin.
Je ne vais donc me plaindre. Après leur départ, j'ai fait le choix d'essayer sur les zones qu'il venait de laisser. Avec la luminosité qui baissait, je me suis dit que quelques poissons pouvaient sortir de leur cache. Mais il n'en fut rien.
Je me décidais donc à rentrer après quelques derniers lancés. Mais le chien, qui jusqu'alors ne s'était pas montré très discipliné, me fit un coup dont je me serais bien passé.
Je voyais bien qu'il lorgnait derrière la ligne d'arbres. J'entendais bien aussi quelques bruits.
A l'apparition d'un l'animal sauvage (sanglier ou chevreuil), il décida de lui foncer dessus. Le face à face dura peu, mais je crois avoir vu la bête se cabrer.
Puis ce fut la longue course poursuite. J'ai attendu 25 bonne minutes avant de le voir revenir : 25 minutes d'inquiétude et d'agacement. Il allait faire nuit et nous étions loin de tout.
Je m'attendais à ce qu'il revienne quand même... et il est revenu dans un bel état. Son oreille pissait le sang.
Bref, il était là, il était l'heure de rentrer. J'étais bien heureux de pouvoir le ramener à la maison, pensant à l'inquiétude et à la tristesse de mes gamines si je ne l'avais pas ramené
La prochaine fois, je ne suis pas certain qu'il m'accompagnera 
.
Rem
.