Une fois n'est pas coutume, c'est avec une très grande joie que je me suis levé tôt en ce samedi d'ouverture de la pêche à la truite : la joie de retrouver la rivière, de respirer le grand air et de voir le printemps se réveiller doucement. En ces temps d'épidémie de coronavirus, une parenthèse de nature et de grand espace ne peut faire que du bien à l'esprit.
Arrivé aux premières lueurs du jour, j'ai retrouvé la rivière d'Ain après de longs moments de séparation. Nos derniers instants partagés dataient du mois d'août dernier, et la pêche n'avait pas été fameuse. A cette époque, l'eau manquait cruellement.
En ce jour d'ouverture, la rivière coulait avec un bon débit, l'eau était plutôt clair et les gravières brillaient sous les premiers rayons du soleil. Tout semblait annoncer une belle journée de pêche.
Comme chaque année, il fallu attendre un peu pour ressentir les premières touches. Le froid du matin avec ses températures très légèrement négatives semblait inciter les truites à rester bien tranquillement au fond de la rivière.
En milieu de matinée, dès que la chaleur des rayons de soleil commença à se faire ressentir, ce fut les premières touches. En pêchant doucement sur le fond avec des poissons nageurs, j'ai d'abord pris une truite de déversement.
Quel paradoxe! Faire tant de kilomètres, venir pêcher une rivière aux truites sauvages si magnifiques, faire le choix de pêcher un parcours no-kill et se retrouvait à prendre comme premier poisson, une truite de pisciculture fraîchement déversée. Ce n'était pas réellement ce que j'étais venu chercher...
Le lancer suivant, sur le même poste, ce fut une toute autre histoire. A la courbure de la canne et aux coups de tête puissants du poisson, j'ai bien vite compris que j'avais à faire à ce que j'étais venu chercher : une grosse truite de la Haute rivière d'Ain.
Une fois dans l'épuisette, le poisson en imposait. Il était néanmoins sérieusement abimé de part et d'autre de ses flancs. Anciennes blessures d'oiseau, maladie, je n'ai pas trop su de quoi il s'agissait. Après deux photos, dans l'épuisette, je me suis empressé de relâcher l'animal.
A mesure que j'avançais sur le parcours, j'observais de nombreux poissons en bordure. Pour beaucoup il s'agissait de truites de déversements. J'allais d'ailleurs en capturer plusieurs et en constatait une de morte sur le fond de la rivière.
Puis sur une portion plus encombrée de la rivière, j'ai eu la chance de croiser cette magnifique truite de l'Ain ; un beau poisson qui m'a donné du fil à retordre.
Sur la berge d'en face, j'apercevais aussi de nombreuses connaissances. Des pêcheurs de ma région, un voisin même (n'est ce pas Olivier?) qui avaient tous jeté leur dévolu sur le même parcours que moi. Le monde est petit comme on dit parfois.
Puis je suis retourné doucement vers la voiture en pêchant les derniers spots. Fatigué et heureux de mes premiers poissons, je décidais alors de rentrer à la maison dès le début de l'après midi pour retrouver mes filles après la sieste et le goûter.
Mais la voiture en décida tout autrement. Elle me fit le coup de la panne pour rester plus longtemps au bord de la rivière. Aidé par quelques amis, venus eux aussi de loin pour pêcher cette rivière, et retrouver par hasard sur le secteur, on essaya tant bien que mal de la démarrer. Merci à eux, il se reconnaîtront surement. Mais c'est finalement le garagiste du coin qui finit par démarrer la bête
Etant en vacances, il me resterait à négocier la voiture de ma femme pour retrouver bien vite la rivière à moins que l'épidémie de coronavirus prenne encore de l'ampleur et que nous finissions définitivement cloîtré à la maison.
Rem
Une chouette ouverture avec des poissons, du soleil, des copains et une voiture qui finit quand même par démarrer.
Maintenant, on attend chez nous...que les nageoires des truites de pisciculture se mettent à pousser en attendant de retourner au bord de l'eau. Bizarre ces lâchers de truite sur la rivière d'Ain.